L’Arménie demande à l’Unesco de réagir après les nouvelles destructions rapportées dans le cimetière arménien de la vielle ville de Djoulfa au Nakhitchevan. Des soldats azéris ont été photographiés à partir de la rive iranienne de la rivière Araxe - d’où l’on voit le cimetière de Djoulfa -, en train de saccager à coup de massues les Khatchkars qui étaient encore debout après la précédente destruction massive constatée en 2002. |
Le ministre arménien des affaires étrangères Vartan Oskanian a adressé vendredi une lettre au directeur de l’Unesco Koitsura Maatsura attirant son attention sur la profanation d’un antique cimetière arménien en Azerbaïdjan. Il a dénoncé les actes de vandalisme orchestrées par les autorités azerbaïdjanaises à l’encontre de ce cimetière arménien historique dans le village autrefois arménien de Djoulfa (Hin Djougha) situé dans l’enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan, qui « avait survécu à une attaque similaire en 2002 ». « Cela fait déjà deux jours que des dizaines de soldats azéris, armés de pelles, de marteaux et de bulldozers, détruisent les khatchkars dans ce cimetière arménien », proteste le ministre arménien des affaires étrangères dans un communiqué. « Au début du XXe siècle, le cimetière dans lequel reposent les ancêtres des habitants de la Nouvelle-Djoulfa (près d’Ispahan en Iran), avait quelque 10 000 khatchkars. En raison de la destruction délibérée organisée par les autorités de Bakou, il reste moins de 2000 de ces pierres tombales uniques, dont la plupart ont d’ailleurs été vandalisées », ajoute le chef de la diplomatie arménienne qui conclut sa lettre en appelant l’Unesco à empêcher la destruction du patrimoine arménien au Nakhitchevan. Levon Mkrtchian, le leader du groupe FRA de l’Assemblée de Erevan, a dénoncé pour sa part le génocide culturel des autorités azéries, qui est incompatible avec leur volonté affichée de régler pacifiquement le conflit du Karabagh. L’attitude des autorités azéries est attribuée au fait que l’Arménie refuse d’accorder à l’Azerbaïdjan un corridor vers le Nakhitchevan, enclavé dans son territoire, en échange de la reconnaissance du corridor permettant à l’inverse de relier à l’Arménie le Haut Karabagh, désenclavé du territoire azerbaïdjanais au prix d’une guerre remportée par les Arméniens mais dont le règlement final est toujours en attente. La télévision arménienne a diffusé jeudi des images, filmées depuis l’Iran frontalier du Nakhitchevan où les Arméniens ne peuvent se rendre, d’hommes jetant des pierres tombales dans la rivière frontalière Araxe.