Comme la plus part des observateurs politiques le craignaient le jeu du chat et de la souris entre LTP et Serge a tourné à la violence urbaine et un bain de sang faisant 8 mortes et pas loin d’une centaine de blessé.
Etat d’urgence instauré dans la capitale pour 20 jours, déploiement de l’armée, censure de la presse, arrestations des chefs de file des opposants, de députés accusé de formater un coup d’état et enfin LTP assigné de facto à résidence. L’ordre vaut bien quelques entraves aux principes démocratiques
Une fois les morts enterrée et les prières pour que leurs âmes soient en paix tout les politiques locaux mais surtout la communauté internationale appellent aux dialogues pour sortir le pays de l’impasse politique et qu’au plus vite la vie démocratique retrouve sa place en Arménie.
LTP fidèle à sa stratégie jusqu’au boutiste refuse tout dialogue avec les autorités mais après l’insistance des diplomates de l’OSCE venu renouer le contact. Il envisage même d’organiser des protestations en province là où l’état d’urgence ne s’applique pas. Cela ressemble à une dernière tentative avant qu’il ne demande l’asile politique à l’étranger, car il est dépossédé en grande partie de sa plateforme politique et oligarchique.
Comme en 1996, où LTP et Vano (Siradeghian) avait fait descendre les chars pour mater l’opposition de Vazguen (Manoukian) aujourd’hui c’est Robert et Serge qui ont perdu patience. Il aurait été beaucoup plus judicieux de faire plier au dialogue LTP via l’intermédiaire de la diplomatie européenne par exemple afin d’éviter l’affrontement et les morts. Ainsi l’Arménie serait devenu un exemple de dialogue démocratique dans l’espace post-soviétique.
Laissant le soin à Robert d’avoir fait régner l’ordre, Serge attend patiemment que les esprits se calment pour pouvoir asseoir son autorité de nouveau Président de la République Arménienne et de nommer en avril un premier ministre soit sans étiquette (pour faire un geste de réconciliation) soit Républicain qui regroupera dans son gouvernement quelques membres de l’opposition qui ont accepté sa main tendu durant la période poste électorale (Pays des Lois et FRA).
Ainsi l’état actuel de l’Arménie ne respire pas à pleins poumons le régime démocratique mais une fois l’ordre établi, il incombe à nouveau locataire de la rue du Général Baghramyan (Palais Présidentiel) de réconcilier le peuple avec le pouvoir et les forces de l’ordre mais surtout de démontrer que le pouvoir économique et politique n’est pas aux mains d’une minorité.
A suivre.
Alen Ter Markossian