Par François GREMY à Paris
La Transcaucasie devrait disposer prochainement d’une voie ferrée reliant Bakou sur Sur fond d’une tourmente à bout de souffle autour des élections législatives azerbaïdjanaises, le groupe de travail pour la coopération économique entre les Etats-Unis et l’Azerbaïdjan s’est réuni, le 1er décembre, en vue de préparer un plan d’action pour les développements à venir. Parmi les priorités dégagées, la candidature de Bakou à l’Organisation mondiale du commerce soutenue par Washington, les finalisations de l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) et du gazoduc BTE, ainsi que le projet très controversé d’une voie de chemin de fer Bakou-Tbilissi-Akhalkalaki-Kars.
Cette nouvelle voie de chemin de fer prévoit la construction d’un tronçon de
Economique d’abord. Près de 3 millions de tonnes de marchandises, essentiellement du pétrole, devraient transiter chaque année par cette voie ferrée. Actuellement, le pétrole en provenance du Turkménistan et du Kazakhstan est acheminé par wagons via l’Azerbaïdjan jusqu’aux ports géorgiens sur
Politique ensuite. Par cette nouvelle artère de transport, la Turquie et l’Azerbaïdjan écartent un peu plus l’Arménie de la stratégie régionale de désenclavement sud-caucasien. Cette démarche politico-économique s’inscrit dans les projets existants de contournement de l’Arménie concernant les grands axes de transports énergétiques (BTC, BTE) comme routiers. Aujourd’hui, Ankara et Bakou font le choix de faire payer à Erevan sa victoire au Haut-Karabakh par un isolement appuyé.
Ignorer Giumri
L’Arménie accuse par ailleurs les autorités azerbaïdjanaises, géorgiennes et turques de ne pas prendre en compte une ligne déjà existante, celle reliant Giumri (Arménie) à Kars, afin de rétablir
Kaan Soyak, co-président du conseil commercial arméno-turc et défenseur de la coopération arméno-turque, s’était également insurgé contre ce projet alors que
Lors d’une récente séance de travail à Ankara, les ministres des Affaires étrangères turc et azéri ont réaffirmé la condition d´une évacuation des territoires azéris par les Arméniens en échange de la levée du blocus. Aujourd’hui, il faut encore définir ce que les autorités turques et azerbaïdjanaises entendent par « territoires azéris ». Est-ce l’intégralité du Haut-Karabakh ou la multitude de zones tampons que les Arméniens occupent aux alentours du Haut-Karabakh ? Un sujet épineux que même les autorités azerbaïdjanaises rechignent à aborder.